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La christité
La christité
  • Ce blog contient les conférences et sessions animées par Jean-Marie Martin. Prêtre, théologien et philosophe, il connaît en profondeur les œuvres de saint Jean, de saint Paul et des gnostiques chrétiens du IIe siècle qu’il a passé sa vie à méditer.
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3 octobre 2014

Les "Je suis" chez saint Jean : le "Je suis" comme Nom de Dieu (Jn 18, 5); les "Je suis" avec attributs (vie, lumière...)

Chez saint Jean on trouve "Je suis" employé seul (parfois traduit par "C'est moi") : il se réfère à la révélation de Dieu à Moïse lors de l'Exode, par exemple en Jn 18,6. On trouve aussi des expressions comme « Je suis la porte », « Je suis la vie », « Je suis la parole», « Je suis le pain »... Qu'est-ce que le "je" qui est indiqué là ? Comment saint Jean met-il cela en oeuvre dans des épisodes ? Comment les lire les uns par rapport aux autres ?  Jean-Marie Martin nous aide à répopndre à ces questions, et au passage il parle des dénominations du Christ. L'essentiel de ce qui est dit ici est extrait d'une session sur l'aveugle-né (Jn 9).

La proposition qu'il fait pour les "Je suis" avec attribut est expliquée de façon un peu différente dans le message suivant.: Le déploiement du Nom par les valentiniens ; lecture des "je suis" johanniques avec attributs.

 

Les "Je suis" chez saint Jean

 

1°) Les "Je suis" avec et sans attribut.

a) Distinction.

Sur l'expression "Je suis" il y a beaucoup de choses à dire. Il faut d'abord faire la distinction entre les "Je suis" employés seuls, et les emplois où il y a un attribut comme « Je suis la porte ».

Chez saint Jean :

– il y a les "Je suis" accompagnés d'un attribut : « Je suis le pain », « Je suis la lumière », « Je suis la vie », « Je suis la porte », « Je suis le pasteur », et "il est le Logos (la Parole)". Qu'est-ce que c'est que ce Je ? Probablement pas notre je psychologique. Si quelqu'un vous dit : « Je suis la lumière », méfiez-vous ! Ce qui est incertain dans l'expression « Je suis la lumière », c'est ce que veut dire la lumière mais aussi ce que veut dire Je. Ce je ne désigne pas notre je usuel, mais le Je de résurrection. Avons-nous un je de résurrection ? Ces "Je suis"  concernent des dénominations du Christ, et Jean les médite dans des récits.

– il y a "Je suis" sans attribut. Celui-ci fait référence évidemment au "Je suis" de l'Exode, qui est l'équivalent du tétragramme imprononçable YHWH (que certains prononcent impunément Yahvé)[1]. « 13Moïse dit à Dieu : '"Voici, je vais trouver les Israélites et je leur dirai : “Le Dieu de vos pères m’a envoyé vers vous.” Mais s’ils me disent : “Quel est son nom ?”, que leur dirai-je ?"  14Dieu dit à Moïse : "Je suis celui qui est (Ehyeh Asher Ehyeh)". Et il dit : "Voici ce que tu diras aux Israélites : Je suis (Ehyeh) m’a envoyé vers vous." ». On trouve ce "je suis" à plusieurs reprises dans l'évangile de Jean, on pourrait citer plusieurs lieux.

Et justement, les juifs ne prononcent pas le tétragramme YHWH, mais dans les conversations ils disent souvent HaShem (le Nom) à la place. C'est donc “le Nom”, mais ce Nom n'est justement pas un nom puisqu'un nom, ça se prononce. Donc ici le Nom est le principe même de la prononciation de tous les noms, il n'est pas un nom parmi les noms. En revanche, « Je suis la lumière », « Je suis la Vie », « Je suis le Pain », « Je suis la Porte »… ça, c'est le démembrement du Nom, un thème talmudique connu chez les juifs.

Les 'Je suis' de Jésus dans l'évangile de Jean

 

b) Le « Ego eimi » de Jn 18, 5[2].

Un lieu majeur du "Je suis" sans attribut se trouve au début du chapitre 18 au moment de l'arrestation, lorsque Jésus vient « au bord du jardin ». On vient pour le prendre et il dit : « Qui cherchez-vous ? », donc recherche ; ils disent : « Jésus de Nazareth », et Jésus dit : « Ego eimi », et ils tombent en arrière.

Or on peut traduire « Ego eimi » de deux façons : "Je suis" ou "c'est moi". Si ça signifiait simplement "c'est moi", il n'y aurait aucune raison pour qu'ils tombent en arrière, ils ne seraient pas dans une situation de théophanie. Donc ici « Ego eimi » désigne le « Je suis », le Nom.

Ils tombent en arrière parce que c'est une théophanie, une manifestation du Nom, c'est-à-dire une manifestation de la présence de Dieu en Jésus lui-même. C'est une théophanie pour Jean et pour certains de ses lecteurs mais pas pour les interlocuteurs de Jésus puisqu'ils reculent, c'est-à-dire qu'ils sont rejetés en arrière et tombent à terre : c'est l'aspect négatif de la théophanie. En effet une théophanie est une manifestation du sacré, et le sacré se manifeste entre autres par le fait qu'il repousse celui qui s'en approche indûment. Ici c'est le cas, puisqu'à la question « Qui cherchez-vous ? », ils ont répondu : « Jésus de Nazareth », et ce n'était pas la bonne réponse. On pourrait croire que c'est la bonne réponse, mais c'est une réponse qui sait : ils savent ce qu'ils cherchent. Eh bien, d'une certaine manière, celui qui sait ce qu'il cherche opère une mauvaise recherche, il cherche à prendre ce qu'il sait[3].

Je dis souvent que quand on ouvre une page d'évangile, pour savoir à partir d'où lire cette page, il faut aller voir où émerge en clair la Résurrection. Dans l'épisode de l'arrestation de Jésus, la résurrection se donne à lire sur le mode de la seigneurie par l'intermédiaire même du Nom “Je suis”. C'est le lieu de la théophanie du Fils et donc du Père, car là où se manifeste le Fils se manifeste le Père.

Cependant ce “Ego eimi  répond à la recherche des gardes, et eux l'entendent comme le banal « C'est moi » Pour tout lecteur, la façon de se méprendre est d'entendre cette réponse comme le banal « C'est moi ». Jésus, librement, donne à entendre « C'est moi ». En cela il se donne à la méprise.

 

2°) Quelques dénominations traditionnelles du Christ.

Il y a différentes façons de nommer Jésus[4],

– il y a ce qui est considéré comme son nom propre, Jésus. Et ce nom c'est son identité profonde puisque c'est la traduction de l'hébreu Yeshouah qui signifie sauveur

– il y a ce qui appartient à la donnée basique originelle de tout Évangile : Seigneur. Est-ce que Jésus dit : « Je suis Seigneur » ? En Jean 13 : « Vous m'appelez "seigneur et maître" et vous avez raison car je le suis ». Seulement Seigneur est un des tout premiers mots pour dire Jésus, à la fois c'est la revendication pour lui du nom de Yahvé, car le nom de Yahvé n'étant pas prononcé, lors de la lecture des Écritures souvent c'est le mot Adonaï (Seigneur) qui est dit à la place, mais qui indique aussi qu'il est seigneur de la totalité : « il a mis tous ses ennemis sous ses pieds ». « Le Seigneur a dit à mon Seigneur » c'est la méditation sur le psaume 110 ; et il est seigneur (ou roi), saint Paul l'explique, en ce qu'il maîtrise la totalité, y compris tous les ennemis, y compris le dernier ennemi qui est la mort. Seigneur signifie la même chose que Ressuscité en tant que maître de la mort.

– « Fils de Dieu » signifie aussi Ressuscité. L'expression de fils de Dieu (huios Théou), existe déjà dans l'Ancien Testament où elle désigne le peuple de Dieu. Mais dans l'évangile elle désigne le Ressuscité. Par exemple Paul dans le discours à Antioche de Pisidie dit : « Dieu a pleinement accompli sa promesse faite aux pères, pour nous les enfants, quand il a ressuscité Jésus comme il est écrit dans le psaume 2 : “Tu es mon fils, moi aujourd'hui je t'engendre” » (Ac 13, 32-33). Il faut savoir que les titres existent déjà mais sont ré-investis de sens à partir de l'expérience de la résurrection.. C'est pour cela que faire une étude hébraïque n'est pas suffisant pour entendre ce qu'ils disent. Les mots de l'Évangile ont besoin d'être baptisés, d'où qu'ils viennent. Autrement dit, selon la symbolique paulinienne du baptême, ils ont besoin de mourir à leur sens usuel pour resurgir dans la capacité de dire l'inouï et le nouveau de la christité. Le thème du baptême des noms (ou des éons) est un thème du IIe siècle qui est très intéressant[5].

– « Fils de l'homme » ne signifie pas l'humanité, comme « Fils de Dieu » ne désigne pas la divinité. Jésus lui-même emploie ce terme. Il s'agit du Fils de l'homme primordial qui est Adam de Gn 1, et qui n'est pas le même qu'Adam de Gn 3, l'Adam pécheur. Le thème du Fils de l'homme se trouve chez le prophète Daniel : le fils de l'homme vient sur les nuées et descend (Dn 7, 13). Donc Fils de l'homme est un titre céleste.

Christos (Oint) signifie qu'il est imprégné de pneuma. Il est roi Christos, roi messie[6].

Il y a une circulation de ces dénominations, c'est la constitution de la première titulature de Jésus qui intervient dès les tout premiers textes.

 

3°) Les « Je suis » avec attribut.

Il y a d'autres titres qui appartiennent  au Christ, on les trouve en particulier chez Jean où ils correspondent aux attributs des différents "Je suis".

a) Aspects de la christité, Capacités fondamentales de l'homme.

Je suis le chemin, Berna LopezTout se passe comme si ce qui est la christité propre était indicible, et cela s'accomplit dans la résurrection. C'est pourquoi cet indicible, qui n'est pas dicible en lui-même, arrose des mots qui sont susceptibles d'en dire des aspects. Et tous ces "Je suis" avec attribut (« Je suis la porte »…) sont des aspects de l'indicible de la résurrection.

Ces mots (porte, lumière…) sont des substantifs et parfois des substantifs abstraits. Et il n'y a pas de différence dans l'esprit de Jean quand Jésus dit « Je suis la vérité » et quand il dit « Je suis le pain (ou la porte) », c'est nous qui faisons une différence entre l'abstrait et le concret, il faut surtout éviter cela. Le pain c'est le "donner à vivre" ; la porte c'est le "donner à entrer" : la porte ne désigne pas d'abord un objet ; l'essence d'une porte c'est la possibilité du seuil, c'est-à-dire c'est la possibilité d'une différence entre le dedans et le dehors, la capacité d'entrer et de sortir (ceci se trouve dans le chapitre 10 du bon Berger). Ce sont des allures fondamentales chez l'homme[7].

b) Verbes et épisodes correspondants aux titres.

À ces dénominations correspondent des verbes qui sont des verbes d'accueil.

Le verbe d'accueil le plus traditionnel c'est "croire" qui signifie accueillir la résurrection. Jean a d'abord un mot plus basique : lambanein (recevoir). La foi est l'accueil de la dimension ressuscitée de Jésus, pas simplement comme proclamation, mais comme laisser venir, comme laisser s'accomplir.

Ce recevoir peut se dire voir, entendre, il peut se dire manger, s'approcher de, entrer etc. Or ces différents verbes sont articulés en épisodes d'accès à. Par exemple « Je suis la lumière » (Jn 9, 5)  intervient dans un épisode où il s'agira de voir pour un aveugle. « Je suis le pain » (Jn 6, 35 ; 40 ; 48) est dans l'épisode de la faim et de la manducation des pains, c'est-à-dire à la multiplication des pains et dans le grand discours du pain de la vie qui suit[8].

Le point central qui est l'indicible de la résurrection se déploie donc en aspects qui sont des dénominations contenues dans les "Je suis". À ceux-ci correspondent des verbes d'accueil, et chacun de ces verbes est articulé en récit.

c) Accession à la plénitude de la résurrection en chaque épisode.

Si je pars du récit, j'accède à la dénomination, et quand je suis au plein de la dénomination aspectuelle, je suis à la résurrection. En effet il n'y a pas plusieurs choses qui sont annoncées. Chaque épisode de Jean dit la même réalité. Les épisodes ne s'additionnent pas comme des pièces successives d'un ensemble doctrinal, mais ils sont des portes d'entrée et des visées.

Si le chapitre 9 ne visait pas la même chose que le chapitre 10 nous n'aurions pas à faire appel à la totalité. Mais à chaque fois que nous entrons dans un chapitre de Jean, nous entrons dans la totalité, dans la plénitude. Autrement dit nous n'accédons à rien si nous n'entendons pas qu'il s'agit à chaque fois de la résurrection, et de la résurrection comme accomplissement de l'humanité.

Ceci est un principe de lecture qui distribue notre texte non pas comme un corpus doctrinal de vérités qui s'additionnent les unes aux autres, mais comme une proposition d'entrée par des aspects ou des issues diverses vers la même réalité fondamentale. Mais ceci n'a lieu que lorsque nous prenons le mot même du "Je suis", à savoir la vie ou le pain…, comme quelque chose qui n'a de sens que si la chose entendue ouvre sur plus grand que ce que le mot lui-même dit, c'est-à-dire ouvre sur la résurrection qui elle-même, dans son plus propre, n'est pas nommable.

Je prends ici le mot "résurrection" pour indiquer le point focal, mais il peut être pris lui aussi comme un des "Je suis" puisque Jésus dit « Je suis la résurrection et la vie » (Jn 11, 25), cependant à ce moment-là le mot est pris seulement dans son aspect partiel, aspectuel.

 

4°) Le Nom et les noms[9].

Nous avons évoqué les multiples "Je suis" : « Je suis la vie », « Je suis le pain »… il faut encore que nous revenions sur cela, car les dénominations sur le mode des "Je suis" sont les éclats du Nom. Le Nom n'est pas un nom. Justement, c'est le Nom parce que ce n'est pas un nom, alors que les dénominations (la vie, le pain, le chemin, le berger etc.) sont des noms, au sens où il y a des noms.

 Ceci nous invite à repenser la structure essentielle. Si Jésus dit qu'il n'y a qu'un seul commandement, c'est que ce n'est pas un commandement sur le mode des commandements. Si Jésus dit : « Je suis le pain », c'est que justement il n'est pas du pain, il n'est pas un pain en plus des autres pains : il est « le pain vrai » : c'est cela qui est le vrai, alors que nous, nous dirions justement le contraire, à savoir que c'est un pain métaphorique.

C'est une structure importante à méditer, parce qu'il n'y a pas dans le monde sémitique de distinction entre une chose et l'essence d'une chose. C'est le langage propre de la philosophie occidentale qui fait la distinction. Mais il y a quelque chose d'équivalent dans des formules du type : Le Cantique des cantiques (Shir Hashirim). C'est une structure sémitique

Donc ici on pourrait dire : le Nom des noms (le Nom des dénominations).

 Ceci est tellement capital que ce que nous disons à propos des noms se dit à propos de Jésus. C'est-à-dire que Jésus, s'accomplissant pleinement par sa mort, cesse d'être un parmi d'autres, un en plus, pour devenir "l'homme essentiel", pour devenir le "Je" de tous les je. Il n'y a pas longtemps que je peux dire cela… On s’en s'approche peu à peu depuis fort longtemps et vient un moment où on a l'impression de pouvoir mieux l'exprimer.

 

Les différents noms disent évidemment des choses différentes, et cependant, s'ils sont entendus au plein d'eux-mêmes, c'est-à-dire à partir de la lumière de résurrection, ils ne s'ajoutent plus les uns aux autres.

Par exemple « Je suis le chemin, la vérité, la vie » : le chemin, ici, n'est pas un chemin pour aller à la vérité. Si je suis pleinement en chemin, je suis à la vérité. Le chemin est un mode d'être de la vérité.

On peut aussi les considérer à part. En effet, à propos de l'aveugle-né, il n'est pas très important qu'il soit touché, il vaut mieux qu'il voit ; de même, le paralysé il vaut mieux qu'il marche, il n'est pas question de lui donner de la lumière puisqu'il l'a.



[1] Le tétragramme YHWH (יהוה) est composé de quatre consonnes sans voyelles. C'est une forme issue de la racine היה (HYH) du verbe être. “Ehyeh” est une forme du verbe être à l'inaccompli, on peut traduire par le présent ou le futur : “Je suis” ou “Je serai”. Pour les Juifs, le tétragramme – dont la vocalisation, si elle a jamais existé, n'est plus connue – ne doit pas être prononcé. Dans la conversation on utilise de préférence Ha-shem (« le Nom » - cf. Lévitique 24:11). Quand le lecteur rencontre le Tétragramme dans les Écritures, d’autres expressions doivent lui être substituées à l'oral, le plus souvent Adonaï (אדני, « Mon Seigneur »).

[2] Cette partie a été complétée par des éléments venant de la session sur la Passion (Jn 18-19).

[3] Quelle serait la bonne réponse ? En regardant les autres fois où on pose la question « Qui (ou que) cherchez-vous ? » (aux disciples à la fin du chapitre 1, et à Marie-Madeleine au chapitre 20), et où ça se termine bien, on peut le deviner…

[4] J-M Martin a parlé des titres du Christ dans le chapitre 4 de la session sur "Credo et joie" (tag CREDO), un extrait figurant sous forme de message à part : Jésus, Christ, Monogène (Fils un, Fils unique), Seigneur : d'où viennent ces quatre titres qui sont dans le Credo ?. On peut également lire : Titres du Christ au IIe s. à partir de : La croix de lumière (Actes de Jean) : un passage du Dialogue avec Tryphon de st Justin.

[5] J-M Martin dit ailleurs qu'il a utilisé cette expression en référence à ce qui est dit du baptême des anges : Voir les Extraits de Théodote (il s'agit du n°22), dans  Gnose valentinienne : Lieux fondamentaux, angélologie, chambre nuptiale. Citations d'Extraits de Théodote.

[6] Messie vient de l'hébreu mashia'h, qui a été traduit par christos en grec. L'onction d'huile est le principal rite du sacre du roi dans l'Ancien Testament. Elle symbolise l'investissement du roi par l'Esprit de Dieu et fait de lui le « messie » c'est-à-dire l'« oint » de Dieu.

[8] Ces deux épisodes sont médités : Résurrection de Lazare et résurrection du Christ (Jn 11, 1-45), 1ère partie : versets 1-27 et 2ème partie : versets 28-45  ; Pour le chapitre de la multiplication des pains, voir tag JEAN 6

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